Les amoureux de cyclisme ont bien senti un vent de fraîcheur souffler sur le peloton depuis plusieurs années. Chacun avec ses préférences et ses sensibilités, nous avons tous succombé devant les fulgurantes ascensions d’Egan Bernal et de Tadej Pogacar, la percée de Joao Almeida qui passait l’essentiel du Giro 2020 en rose, les coups d’éclat monumentaux de Remco Evenepoel, la sensation de Biniam Girmay sur Gand-Wevelgem ou les signaux envoyés par les Espagnols Carlos Rodriguez et Juan Ayuso pour leurs débuts chez les pros. En s’installant à vitesse grand V parmi les coureurs qui comptent, ils ont aussi redynamisé leurs aînés qui approchent de la trentaine ou l’ont dépassée, et doivent réinventer leur façon de courir pour continuer de lever les bras. Et en examinant le profil des gamins qui s’ouvrent de plus en plus jeunes les portes des équipes de l’élite, on ne voit que de bonnes raisons de penser que la tendance est appelée à se poursuivre.

Pour s’en tenir à la Classique des Alpes juniors, le podium de la dernière édition a mis la lumière sur le nouveau phénomène belge Cian Uijtdebroeks, enrôlé par Bora-Hansgrohe tout comme son premier poursuivant d’alors, l’Allemand Luis-Joe Lührs. Juste derrière eux, le Français Lenny Martinez roule quant à lui avec le maillot de Groupama-FDJ, s’autorisant par exemple à batailler juste derrière les meilleurs récemment sur le Tour… des Alpes (14e du général). Bien entendu, personne ne promet un destin doré aux jeunes coureurs des 23 équipes invitées sur la 27e édition. La volonté de réunir un peloton aux talents divers et de permettre à des garçons tout simplement amoureux de leur sport de côtoyer en montagne des champions en herbe dépasse l’idée de les propulser vers les sommets à tout prix.